Après la Guerre, le Renouveau…
La Guerre de Cent ans aura eu raison des premiers seigneurs de Villebon qui « régnèrent »
plus de 500 ans (950 -
Trois ans avant la signature de la paix de Picquigny (Somme) qui met un terme officiel à la longue période guerrière, en 1472 Jacques de Thou, achète Villebon.
Jehan Leboutillet, écuyer, devient seigneur de Noiseau et de la Plesse. Les Bénédictins
de Saumur ont conservé à Saulx-
Les THOU à Villebon (1472-
Thou est une petite ville du Loiret, près de Montargis. Le premier connu de cette
famille est Sylvestre (ou Servestre) de Thou, seigneur du Bignon, village du Loiret,
propriété des Comtes de Melun et qui sera la patrie de Mirabeau. Sylvestre devient
Gouverneur de l’Orléanais vers 1350. Son arrière petit-
Aux guerriers succèdent magistrats et clercs
La reconstruction est à l’ordre du jour. Elle sera l’œuvre de trois de Thou. Le fils
de Jacques, Augustin de Thou, seigneur de Bonneuil, devient Président au Parlement
de Paris, puis seigneur de Villebon en 1512. Il fait abattre le château médiéval
et construire une galerie et trois pavillons Renaissance, dont il reste celui de
l’entrée actuelle. Cette famille s’est élevée à Paris, comme les Villabona, mais
en s’intégrant à la noblesse de robe. Augustin épousa Claude de Marle en 1520, qui
lui donna… 21 enfants. L’un, Christophe sera Prévôt des marchands et conseiller du
frère unique du roi, un autre seigneur du Plessis-
Nicolas de Thou (1528-
Le frère de Christophe et Adrien aura un destin politique de la plus haute importance.
Né en 1528, il entrera au service du chapitre de la cathédrale Notre-
Pierre GÉRARD
Après la Guerre, le Renouveau… (2)
L’évêque villebonnais qui fit roi Henri IV
Le 27 février 1594, à Chartres, Nicolas de Thou recevait Henri de Bourbon, roi de
Navarre, et lui donnait l’onction pour en faire le roi de France Henri IV. Ce n’était
pas une mince affaire que de confier le royaume à un personnage ressenti comme hérétique,
malgré sa conversion de 1593 ! D’abord Reims était aux mains du duc de Guise, le
chef du parti catholique. Ensuite de très nombreux catholiques attachés au pouvoir
politique du Pape ne reconnaissaient pas Henri IV. Certains étaient convaincus qu’il
était un « tyran d’usurpation » méritant d’être « occit pour la libération de la
patrie », en application du Concile de Constance de 1415. De plus la France était
loin d’être acquise : les troupes espagnoles, soutiens de la politique papale, occupaient
Paris, le Parlement était réfugié à Tours… donc la première action d’Henri IV fut
de prendre Paris, un mois plus tard le 24 mars 1594, puis Calais en 1596, Amiens
en 1597... Il chercha enfin l’équilibre entre les catholiques et ses amis protestants ;
ceux-
L’Edit de Nantes
Les soutiens d’Henri IV n’étaient pas des nobles d’épée, mais de robe, majoritaires
au Parlement : le fils de Christophe de Harlay, seigneur de Beaumont du Gâtinais,
Achille, époux de Catherine de Thou, avait succédé en 1582 à Christophe de Thou comme
premier président, ses amis Schomberg, Calignon, Vic et Jacques-
Le gallican Jacques-
Les Thou sont de longue date une famille de politiques, intellectuels, religieux
ou magistrats. Convaincus que l’Etat doit apporter progrès économiques et culturels
et s’affranchir du pouvoir universel du Pape, leur but est l’entente entre Français.
Hommes de la Renaissance, pour eux l’heure n’est plus aux guerres médiévales. Ce
sont les précurseurs de la Déclaration Gallicane (1682) et de la Constitution civile
du clergé (1790). Jacques-
L’assassinat d’Henri IV
Henri III avait été assassiné par Jacques Clément. Le duc de Guise l’avait été en réaction. Henri IV subit une vingtaine d’attentats avant que Ravaillac ne réussisse son crime le 14 mai 1610, le lendemain du sacre, à Reims, de son épouse, la reine Marie de Médicis. En vain, car la transformation de la France était en bonne voie, sans nouvelle guerre de religion.
Pierre Gérard
L’avènement douloureux de l’Etat
Il faut remonter loin pour comprendre les troubles qui suivirent l’assassinat du « bon roi Henri IV ». Le rôle des
seigneurs de Villebon Nicolas et Jacques-
En 1576 François d’Alençon, frère cadet du roi Henri III a reçu en apanage l’Anjou, la Touraine et le Berry, devenant
duc d’Anjou, titre précédent d’Henri III. Ainsi le risque médiéval des regroupements
féodaux rejaillirait-
centralisation de François Ier et Henri II sera-
soit plus un adversaire. Car excités par des prêtres extrémistes comme Jean Boucher, les ligueurs réunis à la
Sorbonne fomentent la déchéance d’Henri III. Le roi perd de son autorité après la journée des barricades (12 mai 1588)
qui voit le duc de Guise l’humilier avec le soutien de la population parisienne révoltée. Henri III fuit à Chartres
où son ami l’archevêque Nicolas de Thou l’accueille.
1588 : la rupture
Les Ligueurs s’emparent de tous les postes à Paris. C’est alors que le duc de Guise est assassiné le 23 décembre,
ce qui déclanche une vraie Révolution. Le 24 décembre, la Ligue rompt avec le roi. Le Conseil de l’Union étend son
autorité à toutes les villes ligueuses de France. Le conseil des 16 assure à Paris un gouvernement municipal à
caractère populaire. Le duc de Mayenne est désigné lieutenant général du royaume et le duc d'Aumale devient
gouverneur de Paris.
1589 : année de tous les périls
Le 7 janvier, la Faculté de Théologie délie les sujets de tout serment de fidélité
au roi. Le 16 janvier, les parlementaires jugés trop tièdes Achille de Harlay, Nicolas
de Thou sont arrêtés et internés à la Bastille ! Le 17 janvier les habitants de Chartres,
ralliés à la Ligue malgré les idées de l’évêque Nicolas de Thou, ferment les portes
aux troupes du roi Henri III et accueillent Charles de Mayenne. Alors Henri III s’allie
avec Henri de Bourbon, futur Henri IV. Le 18 mai ils remportent ensemble la bataille
de Bonneval (Eure-
Cinq années de guerre intérieure
En 1590 Henri de Navarre met le siège devant Paris. Jacques-
Sully
En 1596 Henri IV nomme son compagnon Maximilien de Béthune au Conseil des finances.
Duc de Sully à partir de1606, cet homme intrépide et très organisé réussit en peu
de temps à redresser le pays. La confiance revient avec l’argent dans les caisses.
Le 30 avril 1598 Henri IV signe l’Edit de Nantes, accordant enfin la liberté de conscience.
Les prétextes à rébellion disparaissent ; les troupes espagnoles encore aux aguets
près de la Loire et tenant des villes comme Amiens, doivent partir. Nicolas de Thou
s’éteint dans son château de Villebon (Essonne) le 5 novembre 1598. Sully sera seigneur
de Villebon (Eure-
La Régence
Sous la minorité de Louis XIII, l’heure de la revanche a sonné. Les hostilités reprennent
entre grands, entre protestants et catholiques et l’arrivée de Concini, de Luynes
puis de Richelieu ne feront qu’envenimer la situation. Jacques-
Pierre Gérard
L’avènement douloureux de l’Etat (2)
Des Thou aux Potier de Novion
La veuve d’Henri IV, Marie de Médicis, installée à Paris en son palais du Luxembourg,
vit une régence difficile de 1610 à 1617 ; elle s’assure le soutien de grandes familles
catholiques parisiennes comme celle des Thou ou des Potier de Blancmesnil dont Nicolas
III (1541-
Devant les rivalités grandissantes entre clergé, noblesse et tiers état et pour prendre en main les affaires Marie de Médicis fait convoquer les Etats Généraux du 27 octobre 1614 au 23 février 1615… sans résultat. Les Etats généraux discrédités ne seront plus réunis avant 1789 !
La reine mère donna le pouvoir à un favori de sa suite florentine, Concino Concini, qui se fit détester de tous.
Jacques-
C’est la même année, le 24 avril 1617 dans la cour du Louvre, aidé du duc de Luynes, que Louis XIII fit assassiner Concini par le baron de Vitry, capitaine des gardes du corps. Louis XIII remercia chaleureusement les meurtriers : « Grand merci à vous, à cette heure, je suis roi ! »
Louis XIII choisit pour prendre la tête de son Conseil Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu. En vingt années les deux hommes imposeront la monarchie autoritaire, luttant pied à pied contre les frondes parlementaires et princières.
Le fils de Nicolas, André Ier Potier de Novion (1590-
André Potier poursuivit la reconstruction du château de Villebon jusqu’à sa mort en 1645. Son fils Nicolas Potier de Novion continua ce travail tout au long de sa vie. Nicolas était né en 1618 et il avait épousé Catherine Gallard. Ce magistrat était très apprécié de Richelieu.
Les Coiffier-
Nommé Grand Ecuyer de France par Louis XIII, Cinq-
Le seigneur de Villebon, Nicolas Potier de Novion (1618-
Pierre Gérard
Atelier d’histoire Le temps des cerises, www.histoiredevillebon.free.fr