APRES LA GUERRE
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Après la Guerre, le Renouveau…

La Guerre de Cent ans aura eu raison des premiers seigneurs de Villebon qui « régnèrent » plus de 500 ans (950 -1474). Comme toute la noblesse médiévale ils avaient fréquemment délaissé leurs terres et ils disparurent, les diverses branches des Villabona se fondant dans d’autres familles.

Trois ans avant la signature de la paix de Picquigny (Somme) qui met un terme officiel à la longue période guerrière, en 1472 Jacques de Thou, achète Villebon.

Jehan Leboutillet, écuyer, devient seigneur de Noiseau et de la Plesse. Les Bénédictins de Saumur ont conservé à Saulx-les-Charteux, le prieuré des Tournelles, dont une de leurs terres est encore ainsi nommée à côté du château de Villebon. Tandis qu’en 1482 les Chartreux de Saulx acquièrent droit de justice moyenne et basse et font écrire leur terrier, en 1494 Jean Teuleu rend « foi et hommage » pour Villefeu, en ruines, à Jean et Adam Boucher, seigneurs d’Orsay. La ferme de Villiers-soubz-Saulx appartient aux religieux de Sainte Croix de la Bretonnerie depuis 1394… Il est grand temps de réveiller le château de Villebon !

Les THOU à Villebon (1472-1617)

Thou est une petite ville du Loiret, près de Montargis. Le premier connu de cette famille est Sylvestre (ou Servestre) de Thou, seigneur du Bignon, village du Loiret, propriété des Comtes de Melun et qui sera la patrie de Mirabeau. Sylvestre devient Gouverneur de l’Orléanais vers 1350. Son arrière petit-fils Jacques de Thou, seigneur de Bignon participa au siège d’Orléans en 1428-29, aux côtés de Jeanne d’Arc et devint échevin d’Orléans (1455-1456). Son épouse Marion est descendante de la famille romaine Aviola. Son fils Jacques de Thou, avocat en la Cour des Aides du parlement de Paris depuis 1472, devient bailli de Palaiseau devient seigneur de Villebon en 1474. Il était le mari de Geneviève Le Moine. Il décéda le 1er octobre 1504 et fut inhumé à Saint André des Arts à Paris.

 

Aux guerriers succèdent magistrats et clercs

La reconstruction est à l’ordre du jour. Elle sera l’œuvre de trois de Thou. Le fils de Jacques, Augustin de Thou, seigneur de Bonneuil, devient Président au Parlement de Paris, puis seigneur de Villebon en 1512. Il fait abattre le château médiéval et construire une galerie et trois pavillons Renaissance, dont il reste celui de l’entrée actuelle. Cette famille s’est élevée à Paris, comme les Villabona, mais en s’intégrant à la noblesse de robe. Augustin épousa Claude de Marle en 1520, qui lui donna… 21 enfants. L’un, Christophe sera Prévôt des marchands et conseiller du frère unique du roi, un autre seigneur du Plessis-Mornay (Yvelines), Adrien chanoine de Notre Dame de Paris et conseiller clerc au parlement, Jeanne épousera le seigneur du Chesnoy (Loiret)…

 

Nicolas de Thou (1528-1598)

Le frère de Christophe et Adrien aura un destin politique de la plus haute importance. Né en 1528, il entrera au service du chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le pape Grégoire XIII, qui institua en 1582 notre calendrier, avec un début de l’année le 1er janvier, avait nommé Nicolas de Thou évêque de Chartres par une bulle du 8 avril 1573. Par ses aptitudes il jouera un rôle éminent au cours des guerres de religions qui ravageront la France entre 1562 et 1598. C’est à suivre…

 

Pierre GÉRARD

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Après la Guerre, le Renouveau… (2)

 

L’évêque villebonnais qui fit roi Henri IV 

Le 27 février 1594, à Chartres, Nicolas de Thou recevait Henri de Bourbon, roi de Navarre, et lui donnait l’onction pour en faire le roi de France Henri IV. Ce n’était pas une mince affaire que de confier le royaume à un personnage ressenti comme hérétique, malgré sa conversion de 1593 ! D’abord Reims était aux mains du duc de Guise, le chef du parti catholique. Ensuite de très nombreux catholiques attachés au pouvoir politique du Pape ne reconnaissaient pas Henri IV. Certains étaient convaincus qu’il était un « tyran d’usurpation » méritant d’être « occit pour la libération de la patrie », en application du Concile de Constance de 1415. De plus la France était loin d’être acquise : les troupes espagnoles, soutiens de la politique papale, occupaient Paris, le Parlement était réfugié à Tours… donc la première action d’Henri IV fut de prendre Paris, un mois plus tard  le 24 mars 1594, puis Calais en 1596, Amiens en 1597... Il chercha enfin l’équilibre entre les catholiques et ses amis protestants ; ceux-ci rétribuaient leurs troupes sur les caisses royales, soutenus par les Anglais, les Hollandais, les Vénitiens et les Grisons Suisses tandis que les catholiques intransigeants, appuyés par le Pape et l’Espagne, menaient un combat idéologique. Une guerre civile catholiques–protestants menaçait encore en 1597.

 

L’Edit de Nantes

Les soutiens d’Henri IV n’étaient pas des nobles d’épée, mais de robe, majoritaires au Parlement : le fils de Christophe de Harlay, seigneur de Beaumont du Gâtinais, Achille, époux de Catherine de Thou, avait succédé en 1582 à Christophe de Thou comme premier président, ses amis Schomberg, Calignon, Vic et Jacques-Auguste de Thou, catholique tolérant comme son père et son oncle Nicolas. Tandis que les protestants tenaient une assemblée à Chatellerault, Schomberg, envoyé du roi sans ordres précis, signa un accord le 25 juillet 1597, leur assurant des places fortes et des finances royales annuelles pour l’entretien de garnisons. Les pourparlers furent difficiles. Henri IV trouva la promesse exagérée mais prenant la route de Bretagne pour soumettre le ligueur Mercoeur, il s’approcha de Châtellerault avec ses troupes et les protestants acceptèrent la « paix de religion », qu’Henri IV signa le 13 avril 1598. Il permit aux uns et aux autres de se supporter.

 

Le gallican Jacques-Auguste de Thou

Les Thou sont de longue date une famille de politiques, intellectuels, religieux ou magistrats. Convaincus que l’Etat doit apporter progrès économiques et culturels et s’affranchir du pouvoir universel du Pape, leur but est l’entente entre Français. Hommes de la Renaissance, pour eux l’heure n’est plus aux guerres médiévales. Ce sont les précurseurs de la Déclaration Gallicane (1682) et de la Constitution civile du clergé (1790). Jacques-Auguste de Thou est un historien impartial, sa bibliothèque compte plus de 12 000 volumes. Son Histoire universelle, couvrant la période 1553 – 1601 sera peu prisée d’Henri IV. Car s’il soutient le roi, il sait lui dire non. En 1600, le roi vient d’obtenir du pape Clément VIII l’annulation attendue de son mariage avec Marguerite de Valois, et il dessaisit le parlement de la question pour signer l’édit sur la publication du Concile de Trente. Les gallicans sont ulcérés parce que cela signifie le retour en force des Jésuites, leurs adversaires farouches. De Thou déclare alors que le Parlement n’acceptera jamais l’arrêt du Conseil privé. Henri IV recule la présentation de l’édit. Dans l’affaire de Venise et des Jésuites, en 1606 Henri IV se pose en médiateur entre l’Espagne et Venise, rendant service au Pape. La guerre est évitée, mais le problème demeure. Jacques de Thou, comme les protestants Groslot de Lisle et Duplessis-Mornay, multiplient les pamphlets contre le Pape.

 

L’assassinat d’Henri IV  

Henri III avait été assassiné par Jacques Clément. Le duc de Guise l’avait été en réaction. Henri IV subit une vingtaine d’attentats avant que Ravaillac ne réussisse son crime le 14 mai 1610, le lendemain du sacre, à Reims, de son épouse, la reine Marie de Médicis. En vain, car la transformation de la France était en bonne voie, sans nouvelle guerre de religion.

 

Pierre Gérard

 

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L’avènement douloureux de l’Etat

 

Il faut remonter loin pour comprendre les troubles qui suivirent l’assassinat du « bon roi Henri IV ». Le rôle des

seigneurs de Villebon Nicolas et Jacques-Auguste de Thou est très important dans cette période troublée.

 

En 1576 François d’Alençon, frère cadet du roi Henri III a reçu en apanage l’Anjou, la Touraine et le Berry, devenant

duc d’Anjou, titre précédent d’Henri III. Ainsi le risque médiéval des regroupements féodaux rejaillirait-il ? Le travail de

centralisation de François Ier et Henri II sera-t-il mis à mal ? En réalité Henri III a grand besoin que son frère ne

soit plus un adversaire. Car excités par des prêtres extrémistes comme Jean Boucher, les ligueurs réunis à la

Sorbonne fomentent la déchéance d’Henri III. Le roi perd de son autorité après la journée des barricades (12 mai 1588)

qui voit le duc de Guise l’humilier avec le soutien de la population parisienne révoltée. Henri III fuit à Chartres

où son ami l’archevêque Nicolas de Thou l’accueille.

 

1588 : la rupture

Les Ligueurs s’emparent de tous les postes à Paris. C’est alors que le duc de Guise est assassiné le 23 décembre,

ce qui déclanche une vraie Révolution. Le 24 décembre, la Ligue rompt avec le roi. Le Conseil de l’Union étend son

autorité à toutes les villes ligueuses de France. Le conseil des 16 assure à Paris un gouvernement municipal à

caractère populaire. Le duc de Mayenne est désigné lieutenant général du royaume et le duc d'Aumale devient

gouverneur de Paris.

 

1589 : année de tous les périls

Le 7 janvier, la Faculté de Théologie délie les sujets de tout serment de fidélité au roi. Le 16 janvier, les parlementaires jugés trop tièdes Achille de Harlay, Nicolas de Thou sont arrêtés et internés à la Bastille ! Le 17 janvier les habitants de Chartres, ralliés à la Ligue malgré les idées de l’évêque Nicolas de Thou, ferment les portes aux troupes du roi Henri III et accueillent Charles de Mayenne. Alors Henri III s’allie avec Henri de Bourbon, futur Henri IV. Le 18 mai ils remportent ensemble la bataille de Bonneval (Eure-et-Loir) et prennent Pontoise le 26 juillet. Henri III désigne Henri de Bourbon comme son successeur. Juste à temps car le 1er août 1589 le moine Jacques Clément assassine le roi à Saint-Cloud. Tandis que Charles de Mayenne, cardinal de Bourbon, est reconnu roi sous le nom de Charles X, Henri de Bourbon, roi de Navarre, futur Henri IV, continue la lutte armée et vainc Charles de Mayenne à Arques, puis à  Ivry près de Dreux.

 

Cinq années de guerre intérieure

En 1590 Henri de Navarre met le siège devant Paris. Jacques-Auguste de Thou est un de ses proches dans ses campagnes. En 1591 les ligueurs trop tièdes, dont Brisson, président du parlement sont jugés et pendus au Châtelet ! Inquiet de la situation, Mayenne revient à Paris le 28 novembre. Il fait arrêter les meneurs, plusieurs sont pendus. Il convoque les Etats généraux pour janvier 1593, mais les députés ne se mettront pas d’accord sur le choix du roi. Henri de Navarre annonce sa prochaine conversion en mai 1593. Le 27 février 1594 l’évêque Nicolas de Thou lui donne l’onction sacrée à Chartres et Paris capitule le 22 mars après de très durs débats entre ligueurs et politiques !

 

Sully

En 1596 Henri IV nomme son compagnon Maximilien de Béthune au Conseil des finances. Duc de Sully à partir de1606, cet homme intrépide et très organisé réussit en peu de temps à redresser le pays. La confiance revient avec l’argent dans les caisses. Le 30 avril 1598 Henri IV signe l’Edit de Nantes, accordant enfin la liberté de conscience. Les prétextes à rébellion disparaissent ; les troupes espagnoles encore aux aguets près de la Loire et tenant des villes comme Amiens, doivent partir. Nicolas de Thou s’éteint dans son château de Villebon (Essonne) le 5 novembre 1598. Sully sera seigneur de Villebon (Eure-et-Loir) en 1607. L’ordre rétabli, l’activité économique prend son essor et la vie devient plus facile pour tous, même si les paysans, ruinés par la gabelle et la dîme, ont perdu la moitié de leurs terres.

 

La Régence

Sous la minorité de Louis XIII, l’heure de la revanche a sonné. Les hostilités reprennent entre grands, entre protestants et catholiques et l’arrivée de Concini, de Luynes puis de Richelieu ne feront qu’envenimer la situation. Jacques-Auguste de Thou, seigneur de Villebon, met de l’ordre dans les titres de seigneurie et rachète en 1601 à Jacques Sauguin la moitié des terres de Villebon. Fidèle d’Henri III qu’il accompagne à Chartres après la journée des barricades, il œuvre au rapprochement avec Henri IV, fait sa campagne militaire, participe à la rédaction de l’Edit de Nantes. Pendant la régence de Marie de Médicis, il prend part aux négociations des traités de Sainte-Menehould (1614) et de Loudun (1616) entre la Cour et Condé. Il meurt à Paris en 1617.           

Pierre Gérard

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L’avènement douloureux de l’Etat (2)

Des Thou aux  Potier de Novion

 

La veuve d’Henri IV, Marie de Médicis, installée à Paris en son palais du Luxembourg, vit une régence difficile de 1610 à 1617 ; elle s’assure le soutien de grandes familles catholiques parisiennes comme celle des Thou ou des Potier de Blancmesnil dont Nicolas III (1541-1635), président à mortier en 1578, qu’elle nommera chancelier.

Devant les rivalités grandissantes entre clergé, noblesse et tiers état et pour prendre en main les affaires Marie de Médicis fait convoquer les Etats Généraux du 27 octobre 1614 au 23 février 1615… sans résultat. Les Etats généraux discrédités ne seront plus réunis avant 1789 !

La reine mère donna le pouvoir à un favori de sa suite florentine, Concino Concini, qui se fit détester de tous.

 

Jacques-Auguste de Thou décède à Paris en 1617, la même année que sa seconde épouse Gasparde de La Chastre. Son tombeau dans l'église Saint-André-des-Arcs à Paris, terminé en 1647 et visible au Louvre, intègre la statue priante de sa première femme Marie de Barbanson-Cani, décédée en 1601 et celle de Gasparde de La Chastre.

C’est la même année, le 24 avril 1617 dans la cour du Louvre, aidé du duc de Luynes, que Louis XIII fit assassiner Concini par le baron de Vitry, capitaine des gardes du corps. Louis XIII remercia chaleureusement les meurtriers : « Grand merci à vous, à cette heure, je suis roi ! »

Louis XIII choisit pour prendre la tête de son Conseil Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu. En vingt années les deux hommes imposeront la monarchie autoritaire, luttant pied à pied contre les frondes parlementaires et princières.

 

Le fils de Nicolas, André Ier Potier de Novion (1590-1645), président au parlement, épousa successivement Anne de Lauzon, fille du conseiller au parlement  Michel, et d’Isabelle d’Amours, puis Catherine Cavellier qui sera la mère de leur fils Nicolas. Il acheta Villebon aux héritiers mineurs de Jacques Auguste de Thou, le 22 novembre 1626. Novion est une ancienne seigneurie de Thiérache, un espace à cheval sur les Ardennes, l’Aisne, le Nord et la Belgique, dont la capitale est Guise, origine des ducs bien connus.

André Potier poursuivit la reconstruction du château de Villebon jusqu’à sa mort en 1645. Son fils Nicolas Potier de Novion continua ce travail tout au long de sa vie. Nicolas était né en 1618 et il avait épousé Catherine Gallard. Ce magistrat était très apprécié de Richelieu.

 

Les Coiffier-Ruzé, marquis d’Effiat et de Longjumeau, étaient proches amis de la famille de Thou. Henri, marquis de Cinq-Mars naquit en 1620 mais devint orphelin dès 1632.Il reçut alors l’aide de Richelieu, qui l’introduisit auprès de Louis XIII en 1639, pour qu’il en fasse son favori. Le jeune homme n’en fut pas reconnaissant, au contraire.

Nommé Grand Ecuyer de France par Louis XIII, Cinq-Mars n’en complota pas moins contre ses illustres protecteurs. En effet, à l’instigation de Gaston de France, duc d’Orléans, ce frère inconstant de Louis XIII, s’entendit avec le fils aîné de Jacques-Auguste de Thou, François-Auguste, lui aussi magistrat, pour comploter avec les Espagnols. Tous deux souhaitaient rien moins que de faire assassiner Richelieu et d’obtenir la paix avec l’Espagne. Un courrier de Cinq-Mars tomba aux mains de la police de Richelieu. Leur trahison eut une sanction immédiate : jugés à Lyon Cinq-Mars et François-Auguste de Thou y furent décapités le 12 septembre 1642, en présence de Richelieu, malade.

 

Le seigneur de Villebon, Nicolas Potier de Novion (1618-1er septembre 1693) acquit la charge très importante de Président à mortier, c’est à-dire premier responsable de la justice, en 1645. Il était appelé le "le Président de Blancmesnil", du nom de la terre de ses ancêtres. Lui aussi entrera plus tard dans l’opposition au pouvoir royal, mais c’est à suivre.

 

Pierre Gérard

Atelier d’histoire Le temps des cerises, www.histoiredevillebon.free.fr

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Nicolas Potier
de Novion

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