LES EAUX
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Les cours d’eau modèlent le territoire autant que les voies ou les cultures : ils ont une histoire qui fait aussi partie de la nôtre. L’Yvette coule sur 34 km, dont 6 environ à Villebon. Elle traverse notre commune d’ouest en est, où elle est arrosée rive droite par le ru de Vatancul (2 km), et par le ruisseau des Paradis (5 km) et son affluent, le ruisseau Cretel ou de la vallée Georgette (3 km). Après le pont de Palaiseau l’Yvette se divise en deux parties : la rivière au nord et la rivière morte ou boële au sud, créant l’île d’amour ; elle retrouve son écoulement unique aux confins de Saulx et Champlan. Jusqu’au début du siècle dernier d’autres affluents dévalaient les pentes pour se jeter dans l’Yvette, notamment la fontaine d’Yvette. Une source naît dans le parc du château d’Ile-de-France et abonde un petit lac ; elle est dite de Sainte-Geneviève, en souvenir de ce personnage de notre histoire, qui serait passée par Villebon, venant de Paris, vers 448 de notre ère, cette source se jette dans l’Yvette également.

 

La rivière d’Yvette : La rivière de la vallée de Chevreuse

Dans le Censier des Chartreux de Saulx-les-Chartreux, de 1485, on la trouve déjà nommée « Rivière Dyvete ». Pour se différencier des autres Villebon, celui d’Eure-et-Loir et le hameau de meudon, notre Villebon s’est vu ajouter le qualificatif de « sur Yvette » en 1919 – une délibération du 20 février 1921 donne pour la première fois cette appellation, à une période précédent la dénomination générale de la vallée en « Vallée de Chevreuse ».Remarquons que Palaiseau, sise de l’autre côté de cette rivière, ne l’a jamais adopté, ni Longjumeau, ni Chilly-Mazarin, ni même Epinay qui a préféré « sur Orge » alors qu’elle se situe au confluent de l’Yvette et de l’Orge, au contraire de Bures-sur-Yvette, Gif-sur-Yvette (à partir de 1930) et Courcelle-sur-Yvette, devenu son hameau, en Essonne, ainsi que Maincourt-sur-Yvette, commune de Dampierre, dans les Yvelines. L’Yvette naît au village nommé Yvette, hameau de Lévis-Saint-Nom (Yvelines).

Une rivière industrieuse

L’Yvette traverse quinze communes. Elle alimentait 24 moulins en 1750, selon la carte de Cassini, 40 si l’on compte ceux de ses affluents. Dès le moyen-âge les moulins offraient le moyen principal de produire l’énergie nécessaire à tous les travaux. Deux moulins, malheureusement disparus, étaient situés Villebon. Le moulin situé au lieu dit Grimperet, était construit au confluent de l’Yvette avec un ruisseau venant de Palaiseau et face à la boële : on y foulait les draps, puisque tout près se trouvait une remise dite Foulon, citée en 1683 et 1751 sur les prés (ou parc) du Foulon ou Parts de La Roche ; un autre moulin était situé près du pont Bergeotte.

 

Les Origines possibles du nom Yvette

Une Jument, un if ou un petit cours d’eau ? Le nom semble gaulois. A Yvette la rivière franchit l’antique route de Chartres. La localité Yvette est mentionnée au XI° siècle, villa nomine Equata. Il est amusant de noter le jeu de mots, car equata est une forme diminutive du latin equa « jument », qui est devenu en français ive, « petite jument » ! selon Noms de lieux d’Ile de France, Marianne Mulon, (Ed. Bonneton, Paris, 1997). J’ajouterai que le mot gaulois, ivos, signifie « if », ce qui donnerait « petit if ». Par ailleurs l’ivette est une plante très fréquente en milieu humide. Mais aussi le vieux français donne pour l’eau une prononciation, ove ou eve, qui pourrait aboutir à evette, « petit cours d’eau » ?

 

Le gaulois Epita

D’autres explications demeurent plausibles. Remarquons la ressemblance entre Yveline et Yvette. L’immense et antique forêt d’Yveline, dont la forêt de Rambouillet n’est qu’un morceau, Aquilina silva, dite aussi Equalina silva, porte son nom français à partir du XIII° siècle, le « s » final ayant été ajouté à une époque moderne. L’Yvette, comme nous l’avons vu plus haut, Equata, et l’Yveline, Equalina, semblent donc avoir le même radical *equa. Dans les noms de rivières gauloises il existe une Epita, devenue « Epte », qui est un affluent de lma Seine, rive droite, passant à Gisors et Saint-Clair-sur-Epte. Epita aurait évolué en Equata, pour donner  un autre nom : Yvette.

 

Le ruisseau des paradis

Le plus surprenant de nos cours d’eau est bien le ruisseau des paradis. Il fait limite des deux territoires de Villebon et Saulx-les-Chartreux. Il est déjà cité au XV° siècle, dans le Terrier des Chartreux de Saulx, de 1485 :  « une pièce de boys de trois arpens  / appartenant auxdits Religieux / assis au lieu dit paradis qui est fossoyée tout autour / et lors laisser ledit chemin de courtabeuf et descendre selon icelle pièce de boys/ de paradis et suivre ung petit ru / qui se commence au dessoubzd’iceluy boys »  Ces lieux-dits existent encore en 1730 dans le « Livre de Plans de la Terre de Saulx près Lonjumeau appartenante a la chartreuse de Paris » : les Graviers des paradis, Fond des paradis, Bois des paradis, ruisseau des paradis, puis dans le Cadastre napoléonien de Saulx-les-Chartreux (1820) : ancien ravin du paradis, ruisseau du paradis, chemin des paradis, le fond des paradis, bois de paradis. Le plan de Villebon par l’arpenteur géographe Antoine Schmid (1785) indique le ruisseau du paradis. Le cadastre Napoléonien (1808) de Villebon comporte également le ruisseau des paradis, les paradis, chemin du haut des paradis, chemin du bas des paradis. Cet affluent de l’Yvette naît au pied du plateau en limite avec Villejust ; son tracé torrentueux est visible depuis le chemin du haut des paradis. Il traverse des bois qui ont subi de plein fouet la tempête de décembre 1999 et il parvient au lieu dit le plan qu’il traverse, puis il passe sous le pont dit des Galènes qu’emprunte le chemin de Montlhéry, ou voie verte, puis il passe sous la voie rouge ou route de Saulx-les-Chartreux ; coulant sous le pont de la Fontaine de fer il continue jusqu’au pont de l’arche, auquel il traverse le territoire de Saulx, par les Grouettes (anciennes vignes), puis la prairie de Saulx et se jette dans l’Yvette, peu après le moulin de la Bretèche, situé sur Champlan. Le ruisseau des paradis coule sur environ 3 km. Son nom est très évocate ur. Une analyse non exhaustive montre que bien des villages en Essonne comporte ce toponyme, au singulier ou au pluriel. Ce toponyme est souvent situé en hauteur, clos et bordé d’eau.

 

Qu’est-ce qu’un paradis ?  

« On ira tous au paradis »… dit Jean-Loup Dabadie dans la chanson. Ce terme est aujourd’hui encore très employé : il ne se passe pas de jour qu’on l’entende, qu’on le prononce. Nous l ’utilisons par référence au terme de la Bible décrivant le jardin idyllique où auraient vécu Adam et Eve. En réalité il provient d’une traduction française du XVI° siècle. Il reprend presque tel quel un mot grec (paradeisos) que le latin avait emprunté en le modifiant légèrement (paradisus). « Pardèz » est en fait le mot persan (irakien) signifiant enceinte et qui nomme un jardin clos. Les paradis de Saulx et Villebon sont-ils d’anciens jardins ? Mais pourquoi portent-ils ce nom ? Au moyen-âge étaient employés plutôt les mots « courtil », « ouche » pour les jardins proches des maisons… Les paradis sont peut-être des vergers placés loin du village, sous forme d’enclos entourés d’eau… pour l’arrosage, mais aussi pour les protéger des animaux. On a vu plus haut que « le bois de paradis est fossoyé d’eau tout autour » près d’un ru qui naît en-dessous du bois, ce qui décrit presque parfaitement notre jardin ! Sur les lieux les terrains sont en friches et des traces de murets sont visibles. Le mot apparaît dans le langage peu après les Croisades, desquelles furent rapportés de nouvelles espèces d’arbres fruitiers… Au pays des maraîchers, n’est-il pas insolite de constater des jardins aux origines si lointaines ?

 

Le ruisseau Cretel

Le ruisseau de la vallée Georgette naît dans le Bois Courtin ; il rejoint le ruisseau des paradis au pont de la fontaine de fer. Son cours a été modifié par le tracé du TGV, et il a connu une période où il arrosait des cressonnières. Que signifie son nom ? La cretelle (cynosurus cristatus) est une plante commune des prairies et des bois, qui fournit un foin de bonne qualité, dit le Littré. Mais ce peut également être un nom de personne. Quant au nom de la vallée, je risque une explication : sa forme fait penser à une petite gorge…

Le Vatancul

Il naît dans le Bois des Gelles, à l’est de Villefeu et il est augmenté aujourd’hui des eaux de ruissellement du plateau de Coutabœuf. Il fournit de belles chutes d’eau en hiver et lors des pluies fortes. Son nom actuel paraît être une déformation progressive, car au début du XV° siècle « Vaulencul » est un lieu dit où sont plantées des aulnaies.

Pierre GÉRARD

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